Exposition Rwanda 1994, Traces du génocide des Tutsi au Mémorial du génocide de Nyanza-Kicukiro

Depuis 30 ans, les travaux des chercheurs ont permis de documenter le génocide, de recueillir de nombreux témoignages, d’établir les faits. L’exposition Rwanda 1994, Traces du génocide des Tutsi du Rwanda dresse un bilan de ces acquis scientifiques et revient sur ce qui a rendu possible ce génocide, sur les rythmes, lieux et modalités des massacres, sur les conséquences de ce génocide sur la société rwandaise. L’exposition invite le public à revisiter ces thématiques en les confrontant aux travaux de recherche les plus récents, à des pièces d’archives inédites, à des débats scientifiques, qui ne trouvent guère de place dans les espaces publics contemporains.

Loin d’être seulement une histoire rwando-rwandaise, l’exposition interroge la manière dont le génocide s’inscrit plus largement dans l’histoire mondiale. Elle questionne le rôle des grandes puissances – et plus singulièrement celui de la France – pour tenter d’éclairer les raisons de l’impuissance de la communauté internationale à prévenir puis à stopper un génocide que de nombreux signaux permettaient pourtant d’anticiper.

Présentée au printemps 2024 à « La Contemporaine : bibliothèque, archives, musée des mondes contemporains », un des principaux lieux d’archives consacrés au génocide en France, Traces du génocide des Tutsi du Rwanda interroge la nature des sources mobilisées pour écrire l’histoire de cet événement. Une attention particulière a été accordée aux archives associatives et militantes conservées à La Contemporaine ainsi qu’aux singularités de l’état, de la nature et des usages des archives rwandaises.

L’exposition donne finalement l’occasion de questionner la fabrique de l’écriture de l’histoire du temps présent ainsi que les liens entre cette/ces écriture(s) et les approches mobilisées par d’autres disciplines. Elle offre une histoire du génocide des Tutsi du Rwanda qui fait la part belle aux travaux des jeunes chercheurs sans omettre de présenter la diversité des approches, des sources et des échelles d’analyse mobilisées depuis trente ans par les spécialistes du sujet.

L’exposition, conçue en kinyarwanda, en français et en anglais, est ouverte de 10h à 17h, tous les jours de la semaine. Des visites guidées gratuites sont proposées sur réservation (info@ibuka.rw).